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jeudi 14 décembre 2023

La Grande Maison

Proche d’Auray dans le Morbihan, se trouve La Grande Maison, dans un parc peuplé d’arbres centenaires. Cette Grande Maison est orientée Ouest-Est et bénéficie tout le long de la journée de la lumière du soleil au Sud


C’est l’hiver. Au matin, La Grande Maison apparaît haute et imposante, dans toute sa majesté. 

La façade est doucement ocrée, les châssis des six fenêtres du premier étage s’éclaircissent au fur et à mesure que mon regard glisse vers l’est de la Maison où la lumière traverse déjà quelques fenêtres. 

Les chiens assis et les cheminées, comme des vigies sur la toiture de la maison, montent la garde en fixant le parc et les chemins de terre environnant. 

Ces chiens assis projettent une ombre triangulaire sur la toiture d’ardoises noires, les ombres s’agrandissent vers l’est de La Maison et se mêlent à l’ombre de deux immenses branches prolongées jusqu’à la toiture. Une des deux branches se rapproche du frêne et forme ainsi un arceau magnifique. 

À l’ouest, les reflets des branches sur les carreaux sont perceptibles puis disparaissent lentement, en prenant une teinte bleutée puis laiteuse. 

Quel tableau grandiose ! 

L’après-midi, La Maison semble s’être allongée. 

La couleur des châssis rouges est passée au marron cramoisi. 

Les chiens assis et les cheminées ont perdu leur forte présence. 

La lumière concentrée sur le granit beige ficelle de la façade éclaire les fenêtres les plus à l’ouest et diminue l’espace de l’entrée principale. 

L’ombre du frêne est en mouvement sur la façade, elle grimpe jusqu’à la toiture et l’arceau formé avec le frêne s’est un peu aplati. 

Il paraît plier sous la charge de l’ombre qui l’entoure doucement. 

En fin d’après-midi, La Grande Maison semble avoir reculé et le parc et ses arbres autour d’elle donnent l’impression de la repousser encore. 

La lumière de l’ouest éclabousse la pelouse devant la façade et saisit l’espace. 

L’arceau formé par le frêne et son ombre s’effacent progressivement. 

Trois fenêtres, au premier étage, sont éclairées par la lumière à l’ouest. Les fenêtres suivantes s’enveloppent de l’ombre apparue dans le soleil couchant... 

Sur la toiture, les chiens assis et les cheminées ont rapetissé. 

Au rez-de-chaussée, autour des fenêtres devenues plus hautes, les couleurs des châssis disparaissent pour laisser place à des raies d’ombre et de lumière. 

Les branches des arbres entourent la Grande Maison, la protègent et adoucissent les couleurs de La Maison et de son environnement. 

En soirée, la masse de la Maison s’assombrit, elle apparaît recroquevillée. 

Elle se cache derrière les branches nues des arbres qui se sont rapprochés pour favoriser un endormissement serein. 

L’est de la Maison est éclairé et une fenêtre brille comme un astre dans le soir, révélant des teintes grisées dessinant des hachures sur la façade. 

Au milieu des teintes grisées, les châssis des fenêtres sont rouges, ils se détachent et dessinent nettement les fenêtres. 

Les châssis des chiens assis laissent deviner des fenêtres engoncées dans leur encadrement de ciment. 

C’est une ambiance de repos, de calme, de nostalgie. Une journée se termine. 



Abeille
Août 2023 


Merci à Françoise de m’avoir transmis ces photos et autorisée à publier ce texte sur le site Écritures Colombines.

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