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lundi 1 juillet 2013

A vos chaudrons !

En faisant attention de ne pas le laisser tomber sur vos pieds, décrochez un vieux et grand chaudron dans l’âtre de la maison de campagne de votre grand-mère. Perché sur un petit tabouret, débrouillez-vous pour arriver à hauteur de la table de cuisine - salle à manger - pièce à vivre sur laquelle vous aurez déjà déposé tous les ingrédients de cette recette qui étonnera votre monde. Selon votre taille et votre dextérité, coupez sur la table puis jetez comme vous le pouvez dans le chaudron les dits ingrédients dans l’ordre suivant, dans le bouillon cuisant depuis dix années: 

• Une quantité généreuse de curiosité que vous aurez trouvée dans le rayon ouverture au monde

• Toujours au même rayon, vous vous êtes procuré des tranches de questions, mais ne mettez dans le chaudron que celles dont l’odeur vous inspire ce jour-là. 

• Prenez alors la grosse boule de révolte avec précaution, et commencez par la faire revenir à part pour en retirer la première couche, la plus amère; ensuite vous pourrez la mélanger au bouillon. 

• Hachez menu les feuilles de colère que vous aurez achetées au rayon père, disponibles dans tous les magasins sérieux pour enfants. 

• Arrosez selon votre goût la sauce d’effort au travail, en réajustant au besoin, au fur et à mesure de la cuisson. 

• Mélangez le tout, mettez à feu moyen et attendez la prochaine ébullition. 

• Au bouillon, diminuez légèrement le feu avant d’ajouter les morceaux de tristesse que vous aurez fait revenir la veille. 

• Parsemez de graines de complexes (on en trouve au rayon esthétique au féminin pour un coût modique). 

• Touillez, puis laissez à nouveau cuire, tout le temps nécessaire. 

• Quinze minutes avant la fin, liez le tout avec la farine d’intelligence

• Goûtez, ajustez avec les épices piment d’Afrique et crème de Normandie

• Touillez encore une fois avant de servir. 

Conseil du Chef : ne servez jamais ce plat un jour de fête, il n’est pas approprié pour le partage entre amis. Par contre, c’est un plat idéal pour les jours d’écriture, car il favorise l’inspiration et la méditation. 


Aby NF

2 commentaires:

  1. Le Chef pourrait-il indiquer à ses convives le décor qui conviendrait pour apprécier cette recette aux ingrédients si savamment dosés ?

    La douceur de la crème normande aux reflets blancs et nacrés semble rehaussée des parfums épicés de l'Afrique... Mystère. Il flotte, là, comme un air de musique où le violon se mêlerait au djembé pour nous faire voyager et nous enchanter.

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  2. Pas de convives, car cette tambouille se déguste dans la solitude de votre rage, avec une chanson de votre adolescence dans les écouteurs vissés à vos oreilles, chanson rythmée par les percussions colériques de votre cœur...

    Et la chanson répétée encore et encore, lorsque vos larmes seront asséchées, alors la vie normale vous reviendra, et vous sortirez de votre chambre, avec le désir de la réconciliation, vos pas vous menant vers l'être qui pourra vous câliner.

    Merci pour le commentaire

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