Bonjour ! je suis Marie,
Du peintre la fille chérie :
Eh oui : Théodule Ribot fut mon papa gâteau !
J’ai grandi au milieu des pinceaux ;
Quant aux peintures, elles furent des amies très sûres :
Je les aimais, je leur parlais, les rudoyais
Parfois, mais jamais elles ne se plaignaient
De mes mauvais traitements.
Un soir, j'inventai une histoire
Qui me tint éveillée toute une nuit trop noire :
Je me levai, et emplis mon sac préféré
De pinceaux et tubes bariolés.
A pas de loup, j'allai dans le jardin
Qui somnolait, sombre, mais serein.
Je cueillis des brassées de fleurs
Auxquelles je voulus changer les couleurs :
La rouge devint bleue,
La bleue devint orange,
L'orange devint rose...
Rose de plaisir,
Plaisir partagé par le superbe bouquet
Qui s'ébattait dans cette brouettée !
Je pensai à papa qui ne peignait
Que de sombres portraits.
Les miens, au moins, me souriaient,
Et m'offraient leurs reflets mordorés ;
Leurs parfums embaumaient l'atmosphère.
Autour de moi s’animait cette terre
Plutôt austère avant mon arrivée !
Cette nuit-là déclencha en moi
Une passion pour la nature,
Une attraction pour la peinture ;
Ma vie devint un jardin fleuri :
Chaque étape où une fleur dépérie
Me bloquait, avec des pensées aigries,
Je taillais, supprimant l’objet de ma tristesse
Et repartais, pleine d'énergie, Déesse
De ce jardin merveilleux qu’est ma vie,
Cette vie créée en une nuit
D’insomnie!
Osaka
texte rédigé dans le cadre du stage Art et écriture organisé à Colombes en mars 2019
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