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mercredi 26 avril 2023

Bronchite

Enfant, je souffrais de bronchite tous les hivers. J’avais alors une forte fièvre pendant quelques jours, mal à la poitrine quand je respirais. A l’époque, l’un des remèdes consistait à me poser sur le thorax des cataplasmes (à la farine de moutarde, me semble-t-il me souvenir) qui m’arrachaient des larmes tellement ça chauffait. 
Mais le pire, c’étaient les piqûres que mon père me faisait dans la fesse. Pas la peine de demander les soins d’une infirmière, il savait piquer les lapins, il arriverait bien à piquer sa fille! Il avait cependant demandé au médecin de lui expliquer à quel endroit précis il fallait enfoncer l’aiguille. Et quand je l’entendais monter l’escalier en bois qui menait à la chambre, je me crispais et évidemment, l’aiguille avait du mal à rentrer dans la fesse. 
L’autre remède préconisé par le docteur Fabre, c’était la viande rouge à peine cuite, pour me donner des forces. Problème: je n’arrivais pas l’avaler. Je la mastiquais longtemps, faisais une boulette dans ma bouche et c’était tout. Cela agaçait mes parents et si l’on me brusquait, c’était encore pire. 
Aussi, ils avaient acheté un mini pressoir dans lequel le steak juste saisi à la poêle était écrasé (et non haché). Quelques cuillérées de jus rougeâtre en sortaient que ma mère me servait sur une purée de pommes de terre où elle avait creusé un petit cratère. 
Je ne me souviens pas que la couleur m’ait indisposée, j’aimais l’odeur de viande grillée, j’aimais faire des dessins avec ma fourchette sur le volcan comme je l’appelais, la lave descendait sur les pentes et se répandait dans la vallée et finalement je dégustais toute mon assiettée. Pas besoin de mâcher, j’avais dans la bouche cette consistance lisse que j’aimais avec le bon goût de la pomme de terre et du jus de viande. Ma mère n’avait pas besoin de me dire: «Finis tout, c’est bon pour la santé!» 

1/11/2022 
Marie

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